Abderrahmane Dahmane

 

 

Jeudi 31 mars 2011, un troquet proche de la gare de l’Est, à Paris. À 64 ans, Abderrahmane Dahmane est un éternel pressé. Son téléphone n’arrête pas de sonner. Là, c’est Christine Boutin, l’ex-ministre, qui l’appelle pour monter une manifestation. Il vient de quitter la Sarkozie avec éclats, il a tout envoyé promener. Le débat sur l’islam l’a projeté en « résistance ». Il déballe tout, véhément. Ce sont les mots d’un homme déçu, sur le sentier de la guerre.

 

Le discours d’Abderrahmane Dahmane porte, ses phrases claquent, les serveurs tendent l’oreille, intrigués, séduits même, semble-t-il. Dans ce café du nord de Paris, « l’Arabe de service du président », comme il se présente lui-même, ne décolère toujours pas. Nicolas Sarkozy l’a considéré, honoré, puis renvoyé. Le chef de l’État l’a d’abord décoré de l’ordre national du Mérite, et encore de la Légion d’honneur, en 2009. Avec des mots dont Abderrahmane Dahmane se souvient encore, avec une émotion non feinte : « Vous n’êtes pas un homme à vous laisser enfermer par des frontières, par des barrières, vous êtes au contraire un homme qui jette des ponts […]. Oserais-je, enfin, évoquer votre engagement politique à mes côtés, au nom de ces combats qui ont toujours été les vôtres ? Un soutien chaleureux, inconditionnel, aussi constant qu’exigeant. Personnalité courageuse, généreuse et compétente, votre engagement déterminé au service de nos concitoyens justifie amplement que vous soyez nommé au grade de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur. » En janvier 2011, il l’avait même rappelé comme conseiller à l’intégration à ses côtés, à l’Élysée, où il avait effectué un premier passage entre 2007 et 2009. Mais Dahmane s’est soudainement élevé contre le débat sur la laïcité, voulu par le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, avec l’assentiment du président de la République. Et, le 11 mars 2011, paraissait cet arrêté, cinglant : « Il est mis fin aux fonctions de M. Abderrahmane Dahmane, conseiller technique. » Signé Nicolas Sarkozy.

Depuis, c’est donc un homme indigné qui raconte sa mise au ban. Un homme en souffrance, aussi, car rejeté, humilié, par celui qu’il a contribué à faire roi. Il ne nie pas avoir utilisé des mots très forts pour dénoncer ce débat dont il ne voulait pas. Le 10 mars 2011, il a déclaré : « L’UMP de Copé, c’est la peste pour les musulmans. […] Ce débat [sur la laïcité et l’islam], voulu par Nicolas Sarkozy pour la défense des musulmans, a été dévié parce qu’à l’UMP il y a des gens très proches du Front national. » Il a dans la foulée appelé ses coreligionnaires à « ne pas renouveler leur adhésion » à l’UMP si ce débat n’était pas annulé. En pleine tourmente, difficile pour le pouvoir de laisser un type aussi incontrôlable prospérer en son sein. Mais Dahmane n’a pas compris cette éviction brutale. Parce qu’il a toujours tout dit à Nicolas Sarkozy depuis que ces deux hommes au sang très chaud se sont rencontrés. Mais voilà, pour lui, le président de la République a bien changé : « Il m’a trahi. C’est un divorce à l’italienne, il croit être le chef de son armée de courtisans, que tout le monde doit lui obéir. Maintenant, c’est mon adversaire, il est entouré de gens d’extrême droite, comme Patrick Buisson [conseiller politique de Nicolas Sarkozy]. Il a perdu son cerveau, son ex-épouse Cécilia. Il utilise des amis, et il les jette, regardez David Martinon [ex-porte-parole de Nicolas Sarkozy, exilé comme consul aux États-Unis]. Je ne lui ferai aucun cadeau. Je lui ferai mal et lui montrerai ce qu’est le combat politique et l’amitié. La dignité n’a pas de prix. »

Le combat sera frontal, entre deux chefs de meute. C’est que Dahmane n’est pas n’importe qui. Ses engagements ont traversé ces trente dernières années. Il demeure président du Conseil des démocrates musulmans de France (CDMF). Mine de rien, avec ses relais dans les communautés immigrées, il a contribué à l’élection de Sarkozy en 2007. Leur histoire commune remonte à 1999. À l’époque, Nicolas Sarkozy ne règne que sur Neuilly-sur-Seine, territoire bien trop étroit à son goût. Conseiller principal d’éducation, Dahmane exerce dans cette ville fortunée, et s’ennuie à mourir. Lui, ce qui l’intéresse, c’est la difficulté, le défi. Il se sent bien plus utile au cœur des populations oubliées. Il rencontre donc Nicolas Sarkozy, brièvement, mais part très vite dans les zones sensibles du département des Hauts-de-Seine, à Colombes, Gennevilliers. Il mène aussi un combat plus personnel, pour un islam de paix, et lutte contre le terrorisme et l’intégrisme. Des positions publiques courageuses qui l’amènent à dialoguer avec Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur de Lionel Jospin. Arrive 2002, la victoire de la droite, et le retour en grâce de Nicolas Sarkozy. Nommé place Beauvau, celui-ci va très vite mesurer l’importance stratégique de son poste. Il peut agir sur la sécurité, certes, mais aussi, en tant que ministre des Cultes, se constituer une réserve de voix parmi les immigrés, en vue de l’élection présidentielle de 2007. Pour cela, il lui faut se créer des relais. Et dénicher les hommes idoines.

« Quand Sarko est arrivé place Beauvau, j’ai continué à travailler avec lui. Mais il a privilégié le dialogue avec les Frères musulmans. Je rencontre Sarko fin 2002 et je lui dis que nous sommes d’accord pour créer une structure représentative des musulmans de France, mais pas avec la présence des Frères musulmans, trop intégristes. Il me dit : “On a besoin d’eux.” Il tente de se justifier. On se revoit plus tard, la tension monte, je fais un communiqué où je le traite de “néocolonialiste”. Dans aucun pays les Frères musulmans n’étaient considérés comme des partenaires crédibles ! » Une nouvelle réunion est organisée, place Beauvau. Tendue, forcément. Nicolas Sarkozy ne goûte guère qu’on lui résiste, même s’il distingue, au passage, la force de caractère de celui qui s’oppose à sa politique. « Il reçoit au ministère sept personnes, dont moi, et un imam, raconte Dahmane. Il me dit : “Vous m’avez insulté.” Je lui réponds : “Non, on est dans un pays démocratique.” Il s’emporte : “Vous savez à qui vous parlez ?” Je rétorque : “Vous êtes un citoyen français comme moi.” Il s’énerve, s’excite comme d’habitude, et me lance : “Dehors !” L’imam le menace : “Si vous touchez à Dahmane…” Après cet épisode, je me dis que je vais tout faire pour empêcher ce type de nuire. »

Dahmane commence une campagne efficace dans les banlieues pour saper l’image du ministre de l’Intérieur. « Je crée même un site internet, où il y a droit tous les jours ! J’explique que c’est l’ennemi des musulmans de France. » Rencontres, meetings, discours, il utilise toutes les armes dont il dispose. Fondamentalement, Dahmane est un militant. Ses engagements l’ont fait connaître dans toutes les communautés. De 1987 à 1999, il est président-fondateur de la radio associative Radio France Maghreb. En 1993, il participe à la rédaction de la charte des musulmans de France avec le recteur de la Mosquée de Paris Dalil Boubakeur, et devient cofondateur et vice-président du Conseil consultatif des musulmans de France (CCMF) à la Mosquée de Paris. En décembre 1995, toujours avec Boubakeur, il cofonde et préside le Haut Conseil des musulmans de France (HCMF), puis, en 1998, le Conseil supérieur représentatif des musulmans de France (CSRMF). L’homme a de l’entregent, c’est le moins que l’on puisse dire.

Les Renseignements généraux signalent à Nicolas Sarkozy l’activisme de Dahmane, son pouvoir de nuisance. Le ministre de l’Intérieur et futur candidat à la présidence de la République ne peut laisser un tel carnet d’adresses lui échapper. Il somme Claude Guéant, le directeur de son cabinet, d’organiser une nouvelle entrevue avec Dahmane. « Guéant finit par m’appeler et me dit de venir voir Sarko au ministère, relate Dahmane. On est en février 2003, je réponds que ce n’est pas un homme de dialogue, et que je ne veux pas le voir au ministère. Finalement, on transige, et je passe à Beauvau un soir à 20 heures. Il m’accueille à bras ouverts, sur le mode : “Tu dois être mon ami, on a le même caractère, j’ai besoin de toi pour gagner le parti.” Il dit aussi, devant Guéant : “Claude, sois le témoin de notre amitié, et je vais donner à Abderrahmane l’ordre national du Mérite.” Je réponds : “Je ne veux pas être acheté avec une médaille.” Bon, finalement, j’accepte, et Guéant devient le lien entre nous. » Dahmane vient d’être recruté parmi les petits soldats de la Sarkozie. Et il y trouve son compte.

En termes d’honneurs, certes, mais aussi sur le plan professionnel. Il est nommé conseiller place Beauvau, à partir de 2005. Sillonne le pays pour adoucir l’image de Sarkozy dans les populations d’origine étrangère. « J’ai fait sa campagne, travaillé dans les fédérations. Il parlait alors de discrimination positive, d’égalité des chances, il ne voulait pas d’un islam des caves, il fallait que les musulmans aient des lieux pour prier. Un discours qui me parlait. Je commence à organiser des dîners pour lui. On se tutoie. En novembre 2004, il me décore à Bercy, il gagne l’UMP. Je crée avec son accord le Conseil des démocrates musulmans de France, car, ma laïcité, c’est ma liberté. L’amitié était scellée. Je suis devenu chargé de mission à Beauvau, puis, début 2005, il me fait nommer secrétaire national de l’UMP, chargé des relations avec les associations de Français issus de l’immigration. »

Dahmane œuvre maintenant sans relâche pour l’accession de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Il travaille au corps les associations, pénètre les réseaux asiatiques. Il met en place des comités de soutien au candidat en Algérie et au Maroc. À chaque meeting du candidat, il est présent, les organisateurs lui réservent quatre cents sièges pour la population d’origine étrangère. Ça fait joli sur la photo, et puis ça rapporte des voix. Un travail de l’ombre qui porte ses fruits. Certes, Sarkozy dérape de temps à autre, parle un peu trop fort. Comme lorsqu’il emploie des expressions stigmatisantes : « Racaille », « Kärcher »… Alors, la communauté musulmane se rebiffe, la banlieue se raidit. Et le fantassin Dahmane repart au combat, démine le terrain. Il assure aussi que, à l’époque, il n’hésite pas à dire son fait au ministre de l’Intérieur. « Il ne me donne jamais d’ordres, dit-il. Il y a entre nous une confiance totale. Je démarre la machine pour qu’il devienne président de la République. Comment pouvais-je alors mettre en doute sa sincérité ? À chaque fois qu’il faisait une connerie, je le remettais à sa place. Quand il parle de racaille, je lui dis : “Tu sais, Nicolas, n’utilise plus ce mot.” Alors que personne n’osait lui dire les choses. Je suis même allé voir Villepin pour aider à la réconciliation. On a fait un déjeuner chez Dalloyau avec Bruno Le Maire [alors directeur du cabinet de Dominique de Villepin] et Claude Guéant. J’ai passé mon temps à faire ce travail de médiation. Des dîners-débats, comme à Colombes, où il était accueilli par les youyous des femmes. Un autre à Chinagora [à Alfortville], dans le Val-de-Marne, avec la communauté asiatique. J’étais respecté par tous ceux qui l’entouraient… »

En 2007, Nicolas Sarkozy atteint enfin son but. La présidence de la République. Il entraîne avec lui ses fidèles, ceux qui ne le trahiront pas. Dahmane fait partie du lot. Conseiller technique, il a un bureau à l’Élysée, dans les soupentes, un téléphone sécurisé, un ordinateur de la présidence. Il continue à œuvrer en sous-main, sans trop apparaître à la lumière des projecteurs. En 2009, il est récompensé de ses bons offices : il est nommé inspecteur général de l’Éducation nationale, au cinquième tour. Une procédure qui permet une nomination à la discrétion de l’exécutif sans condition autre que d’être âgé de plus de 45 ans. Un poste dont il n’aurait jamais pu rêver s’il n’avait bénéficié des faveurs du président de la République. Mais, début 2011, la cote de popularité de Nicolas Sarkozy est en berne, sa réélection se présente mal. Le 14 janvier 2011, le précieux Dahmane est nommé conseiller technique auprès du président de la République, chargé de l’intégration et de la diversité. Il est à nouveau dans la place.

« Le 15 janvier 2011, je reprends le travail à l’Élysée, explique Dahmane. Je réunis des médecins, je propose la création d’un livre blanc. Je vais même à Grenoble pour apaiser les esprits car le discours de Sarko sur la sécurité avait été une catastrophe. Tous mes interlocuteurs me parlent des dérives sur l’identité nationale. Moi, je défendais ce débat. Après tout, Copé et Sarko ont une identité séfarade, moi musulmane, mais, au-dessus de tout ça, il y a l’identité nationale. J’étais aussi favorable au débat sur l’islam, mais avec la mise en place d’une commission. » Il fait le métier. Joue de son charisme naturel, narre, lyrique, son parcours. Utilise son charme, son physique imposant. Fin janvier 2011, il a ainsi ces mots, devant plus de quatre-vingts médecins issus de la diversité : « Nicolas Sarkozy est le seul président qui nous a ouvert les portes. […] Il a nommé des ministres et des préfets maghrébins ! Il est fils d’immigré, lui aussi. Un jour, il m’a dit : “J’ai tout subi mais j’ai tout arraché !” Suivons ce conseil. Et quand il y a des dérapages à droite, je le lui dis. C’est un ami. Il est hors de question que notre communauté soit stigmatisée ! […] Il faut faire sauter l’idée que le président n’est pas le bienvenu en banlieue : c’est faux ! » Dahmane utilise ses vieilles recettes, mais le charme est rompu.

Car Nicolas Sarkozy semble ne plus savoir parler à la France, celle qui l’a si bien élu en 2007. Il a perdu le fil de son discours. Droitisé ses positions. Nommé Jean-François Copé à la tête de l’UMP, puis Claude Guéant place Beauvau. Il faut draguer l’électorat de l’extrême droite, rééditer la stratégie gagnante de 2007, en siphonnant les voix du Front national. Parmi sa garde rapprochée, les déclarations des uns et des autres se font, au fil du temps, provocatrices, outrancières, populistes, démagogiques. Hortefeux, Morano, le premier cercle se lâche. Même le très pondéré Claude Guéant en fait des tonnes. La députée Chantal Brunel, ex-porte-parole de l’UMP, parle carrément de mettre les migrants indésirables dans des bateaux. Cela va trop loin. Dahmane ne peut cautionner cette dérive. « Je fais une note à Sarko sur le thème : “Le débat sur l’islam est contre-productif.” Il ne me répond pas. Je lui parle encore des dérapages d’Hortefeux et Morano. Toujours pas de réponse. La machine anti-musulmane de Copé, chargé du débat sur la laïcité, broyait l’UMP. C’est dans ces conditions que je parle de la “peste des musulmans”, et d’une poignée de néonazis présents autour de Sarkozy. Je dis qu’on est comme “les Juifs en 39”. Car deux choses m’ont choqué : que Brunel parle de mettre les immigrés dans des bateaux, et qu’on recommande de faire les prières en français. Le silence de Nicolas m’inquiète. Ce n’est pas dans ses habitudes, ça dure depuis trop longtemps. Ils tapent sur nous ? Je tape sur eux. Je voulais secouer la conscience de Copé, sa mère est d’origine algérienne ! »

Le patron de l’UMP exige la tête d’Abderrahmane Dahmane, le président de la République lui donne satisfaction. « J’étais à Nice lorsque je reçois un coup de fil, même pas de Guéant, mais de Christian Frémont, le directeur du cabinet de Nicolas Sarkozy : “Le président met fin à vos fonctions.” La réponse fuse : “Je ne regrette rien, et je n’en ai rien à foutre.” » La rupture est consommée. Violemment. Définitivement ?

Connaissant l’habileté de Nicolas Sarkozy à retourner les gens, on ne peut exclure qu’il tente, de nouveau, de faire appel à Dahmane, quand les esprits se seront calmés. D’autant que son ex-conseiller lui doit bien des choses : son salaire d’inspecteur général, ses décorations. Une forme de notoriété, aussi. Accepter cela, c’était s’exposer à être redevable. Mais Dahmane pactise désormais avec les déçus du sarkozysme, les Christine Boutin et autres Jean-Louis Borloo. « Revenir avec lui ? Non, ce serait s’abaisser très bas, assure l’ancien conseiller. Et je prends ma retraite de l’Éducation nationale pour me consacrer à cette nouvelle lutte. » Il a mobilisé ses réseaux. Il parle fort. Et plutôt bien. Il va hanter les banlieues, les cafés, les mosquées…

Ira-t-il au bout de son combat ? C’est un cas particulier. Un homme qui a beaucoup apporté. Il a été anobli, récompensé, adoubé. Il connaît le système de l’intérieur. Pour Nicolas Sarkozy, qu’il a tant aimé servir, il n’en est que plus dangereux.

Sarko M'a Tuer
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